Depuis quelques mois, chaque premier lundi du mois, se tient au café-librairie Michèle Firk un atelier ouvert à tous de réflexion autour de la psychiatrie et son monde.
Certain-e-s ont fait l’expérience de la psychiatrie de la place de patients, de professionnels, ou encore de familles de « psychiatrisé-e-s »… Chacune de ces expériences vécues véhiculent des discours souvent critiques et très hétérogènes, en fonction de la place de celui qui le tient. D’une manière générale, ce champ reste flou et inconnu à une large partie de la population. Or, « le trouble psychique » nous concerne tous et toutes dans la mesure où la souffrance et le mal- être sont aussi les lots de toute vie humaine, et qu’en ce sens il renvoie à des questions fondamentales : qu’est-ce que la folie ? Doit-on la soigner ? Qu’est- ce qu’implique « la réinsertion » dans le monde des normopathes ?
Il nous parait également intéressant de nous interroger sur les origines et les fonctions de cette volonté actuelle de tout « pathologiser » et d’ainsi ériger nos émotions négatives, constituantes de l’être humain, comme des maladies à éradiquer. Plus largement, cela amène à s’interroger sur la tendance actuelle à normaliser les comportements, à lisser les personnalités, par le biais d’institutions comme la psychiatrie, l’école ou la famille, ou plus largement par la doxa néolibérale, afin d’homogénéiser et surveiller la population. Gommer ainsi les hétérogénéités risque d’annihiler la réflexion dans la mesure où c’est de la différence, des divergences de chacun, que va pouvoir naître le débat et le début des questionnements.